Dieu quel pastis ! Voici un plat très populaire sentant bon les vacances, le Sud et les plaisirs simples de la table. Une recette élémentaire : des tomates, des anchois et de l’huile d’olive, voilà pour les puristes. Mais, depuis les origines, chacun voit salade à sa porte. Les poivrons viennent tenir compagnie aux tomates et du thon accompagne les anchois, un œuf dur et des olives noires s’invitent sans carton d’invitation ; c’est la gentrification avant l’heure. Et même Escoffier « roi des cuisiniers », pourtant venu du département voisin, scandalise en ajoutant - ô sacrilège - des pommes de terre et des haricots verts, légumes barbares venus du froid. Et d’ailleurs, pourquoi appelle-t-on « niçoise » cette simple salade de tomates ? L’écrivain Jules Romain serait coupable, désireux qu’il était d’ajouter une touche d’exotisme pour ses lecteurs parisiens. Mais il reste un espoir, ce plat est également apprécié en Italie ; la « condiglione » rapproche les peuples !
La célèbre salade © Flick/DR