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Le français, un atout négligé dans les affaires

"Les Etats-Unis le savent : imposer l’anglais leur permet de diffuser des idées mais aussi des marchandises. La France a tout intérêt à s’en préoccuper à l’occasion du Sommet de la Francophonie qui s’ouvre aujourd’hui à Villers-Cotterêts." écrit cette semaine Michel Feltin-Palas, rédacteur en chef à L’Express dans un article dont voici des extraits :

"Au moment d’évoquer la langue française, Hugo, Molière, Proust et autres grands écrivains s’invitent rapidement dans la conversation. Les concepts de "commerce extérieur", de "création d’emplois" ou d’"économie" émergent plus rarement – à moins d’appartenir à l’Alliance des patronats francophones.

Pourtant, le français est aujourd’hui la 3e langue la plus utilisée dans les affaires, avec 16 % du PIB mondial et 20 % des échanges recensés sur la planète, selon Business France, l’établissement public chargé d’aider les PME à se projeter à l’international.

Il est aussi la 2e langue la plus enseignée dans le monde et la 4e pour ce qui concerne les usages sur Internet.

Quant au nombre de francophones, il est estimé à 310 millions aujourd’hui. Ces chiffres sont à considérer avec prudence, dans la mesure où il est impossible de dire à partir de quel moment un individu "maîtrise" une langue.

En revanche, la forte progression à venir du nombre de francophones est un fait acquis. Il va doubler dans les prochaines décennies, porté notamment par la démographie africaine.

[...]

Choose France, Smile in Reims…

Avec de telles perspectives, c’est donc une politique cohérente qu’il s’agit maintenant de mettre en place. En instaurant des normes communes dans le domaine du droit et de la comptabilité – elles le sont déjà en partie, héritage de notre ancien Empire colonial. En facilitant l’accueil des étudiants étrangers, pour éviter de les voir partir aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. En délivrant des visas aux chercheurs, aux congressistes et aux hommes d’affaires.

En développant la place du français comme langue d’enseignement. Sans oublier de soutenir massivement nos industries culturelles, notamment dans le cinéma, la musique ou les séries télé – des secteurs dominés aujourd’hui par les Anglo-Saxons. "En 2004, 77 % des Québécois écoutaient de la musique francophone. Sur Spotify, ce chiffre est tombé à 8 % !" s’alarme Jean-François Roberge, le ministre québécois de la langue française.

[...]

Las… En dehors des discours de circonstance, cette volonté n’existe pas aujourd’hui. En témoignent les intitulés des sommets qui se déroulent en France. The One planet summit for the Ocean, à Brest ; Choose France, à Versailles… Des évènements internationaux, admettons. Mais alors, pourquoi les pouvoirs publics utilisent-ils l’anglais pour s’adresser… aux Français ? De l’opération Smile in Reims destinée à accueillir les nouveaux arrivants – dont on doute qu’ils soient tous anglophones – au Pass (sans e !) culture du ministère du même nom, jusqu’au plan One Health du ministère de la Santé.

Comme si le français était ringard par nature et incapable de dire la modernité. Il est pourtant une règle de base en linguistique : c’est rarement en donnant le sentiment que l’on a honte de sa propre langue que l’on donne envie aux autres de l’adopter [...] "

En savoir plus :

Lire l’article de Michel Feltin-Palas dans son intégralité

Le dossier Langue française de L’Express


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