Une phonétique renouvelée pour apprendre et enseigner les langues

Les habitués de la Librairie pédagogique du FLE ont plébiscité l’atelier animé par Odile LEDRU-MENOT, "Phonétique, oralité et écrit : oser innover pour plus de réussite en didactique du FLE/FLS/FLScol" en avril.
Spécialiste de didactique et pédagogie du français, phonéticienne, responsable de formation en phonétique à Paris III-Sorbonne Nouvelle, puis à l’INALCO - Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Odile Ledru-Menot s’interroge sur la manière dont la "phonétique" est abordée en didactique du FLE et FLS/FLScol. Elle propose des pistes de travail, nourries de recherches récentes, multiréférentielles, qui permettent d’accélérer et de faciliter l’acquisition des compétences en langue, orale et écrite.
Elle revient à la Librairie pédagogique du FLE dans le cadre de l’Ecole communautaire pour deux ateliers, deux parties dissociables, mais complémentaires le vendredi 27 septembre et le vendredi 4 octobre.
Mettre l’oralité en écrits : des outils pour la recherche, la formation des professeurs et l’apprentissage de la langue
À partir d’exemples vécus par les participants, ces ateliers proposeront des pistes méthodologiques utiles pour différents publics. L’atelier du 27 septembre abordera les conditions d’une exploitation bénéfique des transcriptions orthographiques, celui du 4 octobre traitera de l’intégration renouvelée de la transcription phonétique en API.
Comment mettre les oraux en écrits et pourquoi ? Certains chercheurs et didacticiens s’interrogent depuis de nombreuses années. Pour les uns, il s’agit de trouver ainsi des moyens qui permettent de mieux conserver la trace des communications parlées, de les analyser et d’en comprendre le fonctionnement dans différents contextes. Pour les autres, il s’agit de fournir des visualisations de divers ordres, dans le but d’aider des apprenants allophones à progresser en compréhension orale à l’aide de documents authentiques audio ou audiovisuels, réputés difficiles d’accès.
Aujourd’hui, les apprenants peuvent être exposés à l’oralité « vivante » et à sa transcription orthographique, à travers ces oraux authentiques, de plus en plus présents dans les méthodes, et aussi, à travers les possibilités offertes par Internet : media, blogs….
Mais les modalités de mise en oeuvre dépendent de plusieurs facteurs qui se conjuguent. Par exemple :
- les moyens technologiques utilisés,
- le cadre conceptuel à travers lequel on définit, préalablement, et analyse « l’oralité » - ses composantes multisensorielles et son sens, en situation – et ses relations à l’écrit conventionnel,
- et donc, les conceptions, explicitées ou non, de la « communication » et de la « phonétique » auxquelles on se réfère – et tout particulièrement, celles qui concernent le rythme, l’intonation et la gestualité,
- le temps investi pour former les étudiants, enseignants et formateurs à l’écoute - de leur propre parole et de la parole de l’Autre - et à la mise en écrits de cette oralité, recueillie en situations réelles,
- la nature de la réflexion pédagogique des concepteurs et diffuseurs de supports didactiques
Les recherches menées par l’intervenante font apparaître que les modalités actuellement prédominantes de ces mises en écrits et de leur exploitation didactico-pédagogique ne permettent pas d’en tirer tous les bénéfices que l’on pourrait attendre : recherches et pratiques de formation et d’apprentissage suivent, dans ce domaine, des chemins qui se croisent rarement.
On analysera quelques unes des causes de cette perte d’efficacité. A partir d’exemples vécus par les participants, on précisera
- comment une mise en écrit des oraux, authentiques ou fabriqués, peut être appuyée sur une démarche méthodologique et un système de codage pertinents
- et comment on peut ainsi contribuer à faciliter et améliorer les connaissances sur le fonctionnement des communications parlées, en situations intra et interculturelles, et, en même temps, toutes les compétences que l’apprenant cherche à acquérir, à l’oral et à l’écrit.
On s’appuiera sur des pratiques développées dans le cadre de cours de français pour étrangers, ainsi que dans celui de formations d’enseignants de FLM, FLE, FLS, à l’université et dans des stages de formation, en France et dans de nombreux pays étrangers.