Regard sur la didactique des langues depuis les années 50

Daniel Coste, professeur de sciences du langage et didactique des langues et ancien directeur du fameux CREDIF (Centre de recherches et d’études pour la diffusion du français), expert auprès du Conseil de l’Europe, est intervenu en début d’année à l’Université de Poitiers sur le Cadre Européen commun de réference. Deux vidéos proposent son panorama sur trois grands documents incontournables dans l’histoire de la didactique des langues : Le français fondamental (1955), le Niveau seuil (1975) et le Cadre Européen commun (1991-2001).
L’évolution du FLE et de la didactique des langues en France et en Europe
Le Cadre est un instrument plus global que les précédents (le Français fondamental et le Niveau Seuil) qui touche à tout. S’il y a un aspect boite à outils dans le Cadre, il a en effet une ambition plus large qui n’est pas toujors perçue. Ce qu’on retenu du CECR, c’est une échelle de niveaux de compétences (A1, A2, B1, B2, C1, C2). Pour Daniel Coste, ceci est très lié au paradigme de l’évaluation, qui domine hélas les autres paradigmes que sont la pluralité et l’altérité des langues.
Comme souvent à la fin des conférences les questions les plus intéressantes émergent, comme celles sur la composition des corpus de manuels. Il y a un écart entre ce qui est proposé dans les manuels et les véritables interactions que chacun a pu expérimenter. Faut-il utiliser des corpus péagogiques créées pour l’apprentissage ou de vrais corpus exrtaits de situations réels ? La réponse n’est pas évidente : est-il plus utile de travailler sur des corpus "faux", ritualisés, mais qui vont faire travailler des structures attendues, canoniques ? Daniel Coste évoqueà ce sujet les dialogues pédagogiques dans les méthodes et le cas des entretiens d’embauche. Il vaut mieux travailler sur des documents à la limite fabriqués, mais qui montrent les quiproquos, les tensions et les confilts interculturels. Les rapports de force sont rarement reproduits dans les méthodes pédagogiques et les rares tentatives dans ce sens n’ont pas abouti.
Une conférence au rythme très lent, assez difficile à résumer, mais qui recèle de connaissances précieuses sur l’histoire de la didactique du FLE que les étudiants en didactique des langues pourront écouter avec profit.