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La crise et ses conséquences...

Centres de FLE en France : les professionnels se mobilisent

La crise provoquée par la pandémie de covid-19 a contraint les centres de FLE à cesser toute activité d’accueil, d’enseignement et de formation, conformément aux obligations édictées par les pouvoirs publics.

Privés du jour au lendemain, et durablement, de leurs ressources, certains établissements n’ont pu éviter la fermeture définitive qu’en s’adossant à l’ordonnance n° 2020-315 du 25 mars dernier, permettant aux professionnels du tourisme – incluant à titre exceptionnel les "voyages et séjours linguistiques" - de proposer un avoir valable 18 mois à tous les participants dont le séjour a été annulé à cause de la pandémie.

Le cabinet de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a en effet confirmé auprès de France Education International, que les centres de FLE entrent dans le champ de cette ordonnance.

Il s’avère donc que si les centres de FLE ne sont pas classés dans des catégories reliées directement au secteur du tourisme, ils n’y sont pas moins assimilables pour partie, en termes de clientèles, de nature d’activité, et de chiffres d’affaires.

Aujourd’hui les centres de FLE sont à l’évidence placés dans une situation tout à fait comparable à celle des entreprises relevant du tourisme international qui ont fait l’objet des mesures de sauvegarde présentées le 14 mai dernier par le Premier Ministre, dans le cadre du Plan Tourisme.

C’est ce que souligne notamment David Lisnard, maire de Cannes et président du Comité Régional du Tourisme Côte d’Azur France, dans un courrier adressé le 18 mai à Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, sur l’initiative du groupement FLE En savoir plus

D’autres élus, locaux ou nationaux, responsables de collectivités locales ou acteurs du tourisme ont par ailleurs déjà pris des initiatives allant dans le même sens (1) .

A ce jour, aucune reprise d’activité n’étant, de plus, envisageable tant que la mobilité internationale est rendue impossible par la fermeture des frontières et des liaisons aériennes, la situation actuelle pourrait donc connaître une aggravation rapide.

Les responsables de centres de FLE, leurs groupements et réseaux, dont les 27 Alliances Françaises de France, les groupements FLE et SOUFFLE, ont pris ces jours-ci des initiatives convergentes afin que, comme pour le secteur du tourisme, les pouvoirs publics leur accordent le bénéfice de mesures de sauvegarde dont les plus urgentes sont :
 la prolongation jusqu’au 15 mars 2021 des mesures en faveur de l’activité partielle
 l’exemption de paiement des charges sociales (hors cotisations salariales)
 l’exemption de paiement des taxes et impôts (locaux et indirects) pour l’année 2020
 une durée maximale de remboursement du PGE - Prêt Garanti par l’Etat, à 10 ans (5 ans actuellement) et le différé d’amortissement à 24 mois (12 mois actuellement) ; le retour à une activité “normale” n’étant pas anticipé avant deux ans.

Au-delà de la pérennité des établissements, il en va du maintien de milliers d’emplois et plus largement de la place du français dans la stratégie d‘attractivité internationale de la France dont le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a fait une priorité.

Rappelons que les centres de FLE en France comptent 120 structures pérennes environ, toutes catégories confondues (le double si on comptabilise les structures saisonnières et le secteur associatif) : Alliances Françaises, centres universitaires, écoles de langues, organismes de formation.

Ces établissements accueillent chaque année près de 180 000 participants venus du monde entier et génèrent un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros environ.

Dans les jours et semaines qui viennent, la mobilisation des principaux acteurs du FLE devraient s’amplifier et permettre ainsi aux pouvoirs publics de prendre toute la mesure d’une situation inédite.

Dans les circonstances exceptionnelles que traverse notre secteur d’activité Fle.fr apportera chaque fois que cela sera nécessaire et utile une part active à toute démarche fédératrice de la profession.

Toute forme de contribution à cette dynamique, information, communication, contribution, projet, aura sa place sur le site.

Ceci dans l’intérêt de nos établissements mais aussi de l’ensemble des professionnels du FLE, au premier rang desquels les enseignants et les formateurs.

Gérard Ribot
Cofondateur et directeur du site Fle.fr


(1) : c’est le cas notamment d’Hélène Conway-Mouret, sénatrice pour les Français de l’étranger, vice-présidente du Sénat, de Claude Malhuret sénateur, d’Hervé Morin, ancien ministre et président de la région Normandie, et de Philipe Saurel, maire de Montpellier et président de la métropole Montpellier Méditerranée.

Des annonces sont attendues de la part du cabinet de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

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