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Tribune libre de Richard Perrin, directeur des RI de l’Edhec

Etudiants étrangers : ne pas perdre la bataille mondiale des talents

Dans une tribune libre publiée sur l’Opinion.fr, Richard Perrin, directeur des relations internationales de l’Edhec Business School, appelle la France à garder une chance d’attirer les jeunes les plus prometteurs.


En février 2020, la France passait de la 4e à la 5e place mondiale des pays d’accueil des étudiants internationaux (derrière l’Allemagne). Une alerte qui prend une autre dimension à l’heure où les échanges internationaux sont stoppés par la crise engendrée par la Covid-19. Etats, universités et écoles préparent, dans une très grande incertitude, la rentrée pour leurs futurs étudiants, doctorants et chercheurs internationaux.

Les acteurs publics et privés de l’enseignement supérieur français sauront-ils s’adapter à l’issue de cette crise ? L’attractivité de la France sera-t-elle davantage menacée tandis que le plan gouvernemental « Bienvenue en France » a pour objectif d’accueillir plus de 500 000 étudiants étrangers dans le pays en 2027 ?

La mobilité étudiante dans le monde a connu une progression de 60 % depuis dix ans pour atteindre près de 5,3 millions d’étudiants dont environ 350 000 ont choisi la France (1er pays non anglophone), ils sont 970 000 aux Etats-Unis, 432 000 en Grande-Bretagne et 355 000 en Australie.

Toutefois, la part de marché de la France baisse de manière constante dans le recrutement des étudiants internationaux et dans le même temps, les universités et écoles françaises sont de moins en moins choisies (-4 %) par les étudiants européens du programme Erasmus (pour une période d’échange d’un semestre ou d’une année en France) alors que les grands pays européens progressent !

Alors, comment inverser cette trajectoire ? Ces deux tendances conjuguées sont inquiétantes mais espérons qu’il est encore temps d’agir.

Allons-nous collectivement accepter de perdre la bataille mondiale des talents après celle de la production ? Souhaitons-nous ce délitement et connaître une relative pénurie « de matière grise » pourtant si précieuse pour entreprendre, inventer, financer un monde en profonde transition sur le plan climatique, sociétal, économique, juridique, médical ? Il s’agit de questions et de déterminants majeurs pour la compétitivité de demain. [...]

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