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Une enquête de l’Ipsos pour le Projet Voltaire

Quand la maîtrise du français devient un critère de recrutement

Les employeurs sont nombreux à constater des difficultés en expression écrite et orale parmi leurs salariés et sont de plus en plus exigeants lors des recrutements, selon une enquête Ipsos parue ce lundi.

D’après cette enquête 76 % des 2500 employeurs interrogés dans toute la France "se trouvent confrontés quotidiennement aux lacunes de leurs équipes". Elles font tache pour les salariés mais aussi pour l’entreprise.

Cette situation semble même s’être accentuée avec la généralisation du télétravail. L’expression orale et écrite est plus que jamais scrutée lors des entretiens d’embauche.

Selon 93 % des décideurs les lacunes en expression écrite ou orale et en orthographe de leurs équipes ont "des répercussions très importantes sur leur crédibilité et leur efficacité professionnelle, et par conséquent sur la réputation, la productivité et même la performance financière des entreprises", d’après les sondés.

Les employeurs sont donc "de plus en plus attentifs" à l’orthographe "parce qu’ils ont conscience que cela leur porte préjudice", indique Mélanie Viénot, présidente du projet Voltaire.

Un frein à l’embauche

D’après l’enquête, pour 86 % des recruteurs, la maîtrise de l’expression écrite et orale et de l’orthographe par leurs collaborateurs est fondamentale. "Les difficultés à s’exprimer et à argumenter à l’oral, à l’instar des lacunes en orthographe et en expression écrite, sont des freins à l’embauche, lors de l’intégration des nouvelles recrues et pour la promotion des salariés", note l’enquête.

Nombreux sont les employeurs qui font alors de la maîtrise du français une condition à l’embauche. "La qualité de l’expression figure au sommet des critères de recrutement, devant l’expérience professionnelle et la formation initiale", indique Mélanie Viénot. La maîtrise du français est également devenue plus importante que celle de l’anglais. En tête des exigences, on retrouve la motivation et le savoir-être.

Pour plus de 80 % des sondés, les fautes d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison et une mauvaise qualité d’expression à l’écrit "sont rédhibitoires à la lecture d’un CV ou d’une lettre de motivation". Ces difficultés sont également un obstacle pour accorder une promotion.

Renforcer sa pratique d’une langue

Il est tout à fait possible d’améliorer son niveau d’expression orale et écrite pour réussir ses entretiens d’embauche ou dans le cadre d’une mission d’entreprise.

De nombreuses formations existent, et permettent de répondre à différents objectifs : améliorer son rédactionnel, développer sa communication orale, écrire plus vite…

Tout dépend ensuite du niveau d’expression et du contexte : un apprenant étranger pourra par exemple débuter par un test linguistique gratuit en vue de candidater pour un poste où la maîtrise de la langue française est exigée.

Un natif, quant à lui, pourra être amené à développer sa prise de parole dans le cadre de ses missions : pour communiquer avec des clients ou des prestataires par exemple. Ou encore, pour présenter les résultats de son entreprise auprès de son équipe, promouvoir un projet…

En parallèle, la lecture est un très bon moyen d’enrichir son vocabulaire et de mieux saisir les subtilités de la langue française (sans s’en rendre compte !). Sans oublier l’importance de se relire après avoir rédigé un mail ou une note interne, et ne pas se contenter de faire confiance au correcteur d’orthographe dont les compétences limitées ne peuvent remplacer l’expertise humaine.

La majorité des employeurs considèrent aujourd’hui la maîtrise linguistique comme une compétence clé dans leur secteur. Cette exigence s’est accrue avec la pandémie et la généralisation du télétravail : le qualité d’expression est désormais indispensable tant à l’oral qu’à l’écrit.

Consulter et télécharger l’enquête IPSOS - octobre 2021

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