Expolangues en 3 minutes
3 minutes pour parler d’Expolangues ? Top chrono :
Au-delà des nouveautés éditoriales qui attirent toujours autant d’enseignants et qui sont le coeur de la manifestation, Expolangues est l’un des rares moments de l’année où la profession, en premier lieu les enseignants de FLE, vient se regarder elle-même.
On vient au contact des institutions, on s’intéresse à leur actualité : les stands du CIEP, de l’Institut français, de TV5Monde, du Scéren-CNDP sont particulièrement fréquentés.
Que se prépare-t-il ? Quels sont les projets en cours ou à venir ? Quels sont les "mots clés" qui font l’air du temps ?
On rencontre les collègues, on parle des réalités de terrain, on rentre de tel pays, on repart pour tel autre. On collectionne les cartes de visite ou encore distribue son CV.
Cette année le numérique était à l’honneur et parmi les multiples rencontres et conférences proposées, j’ai particulièrement apprécié le colloque organisée par L’Etudiant et Edupros.fr dont le programme concocté par Bruno Devauchelle offrait des perspectives intéressantes.
Bruno Devauchelle constate que depuis 15 ans les mêmes problématiques se posent : on ne prend pas en compte les pratiques sociales et on se laisse intrumentaliser par les technologies.
Le point de vue de François Mangenot rappelle l’importance du scénario pédagogique dans toute formation hybride, l’intérêt de son "authenticité situationnelle et interactionnelle". Il n’a pas peur de parler chiffres et évoque ce qui a été négocié à Grenoble pour la formation à distance : 24h en présentiel + 24h à distance font bien 48h payées pour l’enseignant. Il insiste sur l’importance des ingénieurs pédagogiques dans ces dispositifs.
Nicolas Guichon propose une déconstruction des discours ambiants sur le numérique dans l’enseignement qui "façonnent" les valeurs des enseignants et des didacticiens. Ces discours technicistes que les éditeurs, les grandes entreprises de logiciel, la publicité imposent sont en contradiction totale avec les logiques d’appropriation des enseignants qui obéissent à des changement plus lents et plus profonds dans leur démarche pédagogique. Pour que les outils numériques soient véritablement au service d’une autre pédagogie, il faut que les enseignants bénéficient d’une solide formation, qu’il disposent d’un accompagnement pédagogique et technique, d’une marge d’autonomie et de temps pour mener des expérimentations. Enfin, il faut qu’ils puissent travailler en groupe.
Et Nicolas Guichon de conclure :
Encore une minute pour parler de l’intervention de Thomas Laigle via Skype au milieu du brouhaha et des passages incessants de promeneurs entre les stands... Pensée émue pour tous ceux qui à Expolangues ont parlé de leurs projets, de leur expertise dans cette ambiance d’attention flottante.
Thomas Laigle s’intéresse à la "curation" et a eu de très jolies formules pour résumer les activités qui sont les nôtres sur Internet : "Pour exister sur internet soit vous produisez du contenu, soit vous diffusez le contenu des autres". J’ai noté également la judicieuse distinction qu’il fait entre les outils à l’ancienne qui relèvent d’une logique de stock (les bons vieux portails, les marques-pages, les listes de liens) et ceux qui relèvent d’une logique de flux que l’on pourrait appeler les outils "juste à temps", comme Twitter, Scoop-it. On retrouvera ses propos sur son blog Réseau pensant avec une petite référence à mes activités de "taulière" !
Enfin, je ne terminerai pas sans rappeler le maître-mot de ces journées Expolangues : MOOC.
Anne-Céline Grolleau, que nous connaissons bien à l’Ecole communutaire puisqu’elle est venue animer à la Librairie pédagogique un atelier sur les techniques d’interactions en grands groupes était présente sur le stand de TV5Monde pour un entretien avec Claire Ulrich de "Global Voices" : Qu’est ce qu’un MOOC ?
Les deux perspectives sur le phénomène MOOC sont passionnantes : elles se rejoignent sur l’extrême attention à la personne qui apprend en même temps qu’elle échange.
Et n’oubliez pas : rendez-vous vendredi 8 mars à la Librairie pédagogique du FLE avec Christine Vaufrey, rédactrice en chef de la revue Thot-Cursus pour bien comprendre ce qu’est un MOOC francophone "de type connectiviste" !
Martine Dubreucq. martine.dubreucq@fle.fr